Carole Corson au sommet du Kilimandjaro
Carole Corson a gravi le mont Kilimandjaro en janvier 2011. Nous lui avons posé quelques questions, auxquelles elle a accepté de répondre. Voici le récit d’une expérience mémorable!
SP – Quelles étaient tes motivations? Pourquoi as-tu voulu relever ce type de défi?
CC – Je travaille pour la Division du Québec de la Société canadienne de la sclérose en plaques depuis 2001. Au fil des ans, j’ai tissé des liens avec plusieurs personnes touchées par la SP. De plus, je rêvais depuis plusieurs années de faire l’ascension du Kilimandjaro; c’était donc une occasion unique de réaliser ce rêve pour la cause qui me tient le plus à cœur.
SP – Selon toi, pourquoi les gens devraient-ils opter pour un voyage à caractère philanthropique plutôt que pour un simple voyage d’agrément?
CC – Un voyage à caractère philanthropique offre une tout autre dimension qu’un voyage d’agrément. Je ne faisais pas le voyage seulement pour moi, mais pour toutes les personnes touchées par la SP. La motivation était encore plus grande.
Quand j’étais sur la montagne, je pensais aux personnes ayant la SP, dont la fatigue est, pour la majorité d’entre elles, le symptôme le plus important. Cette fatigue est souvent incomprise par les proches, car elle est différente de la fatigue « normale » ressentie, par exemple, après une grosse journée de travail. Elle est difficile à faire comprendre à quiconque n’a pas la sclérose en plaques. Je ne sais pas dans quelle mesure ma fatigue, temporaire, était comparable à celle des personnes atteintes de SP, mais cela m’a sensibilisée encore davantage à cet aspect de la maladie.
SP –Quels ont été tes trucs pour amasser la somme requise?
CC – Quand je me suis lancée dans le projet, je n’avais aucune idée de la façon dont j’allais pouvoir recueillir 12 000 $, mais je voulais vraiment participer à cette aventure. J’avais donc bon espoir d’y arriver.
J’ai varié les activités et les moyens pour réaliser ma collecte de fonds avec l’aide de ma famille, de mes amis et de mes collègues de travail :
- dons en ligne et en personne : plus de 8 500 $;
- vente de bouteilles de vin : près de 3 500 $;
- quill-o-thon : 1 000 $;
- vente de livres par des amis : 1 000 $;
- géocaching, activité de « teambuilding » pour une entreprise : 1 000 $;
- vente de chocolats, de muffins et de cartes de souhaits par des collègues : plus de 500 $.
SP – Comment as-tu trouvé l’expérience (collecte de fonds et voyage)?
CC – Ça a été une expérience inoubliable!
J’ai été agréablement surprise et impressionnée par la générosité de nombreuses personnes, à la fois par l’argent qu’elles donnaient, mais aussi par le temps qu’elles consacraient à ma collecte de fonds. Ça m’a beaucoup encouragée dans les moments où je doutais de pouvoir recueillir 12 000 $.
Le voyage a donc été non seulement la cerise sur le sundae après 16 mois de collecte de fonds, mais aussi la récompense, en quelque sorte, de tous les efforts que j’avais faits dans la préparation financière et physique.
L’aventure a cependant été très exigeante. Je suis allée au bout de moi-même, mais à aucun moment je n’ai envisagé d’abandonner, alors que j’aurais probablement tout lâché dans un autre contexte. Je n’avais qu’un seul but : atteindre le sommet, un jour à la fois, un pas à la fois, « pole-pole » (lentement en swahili)… en pensant aux personnes atteintes de sclérose en plaques pour qui chaque jour est un défi.
SP – Recommencerais-tu l’expérience (un autre voyage)?
CC – Oui! C’est le type de projet qui nécessite beaucoup de temps, tant pour la collecte de fonds que pour la préparation physique, mais la fierté qu’on ressent après avoir relevé ce double défi est immense!
À mon retour, je n’envisageais pas de me lancer à nouveau dans un tel projet, mais aujourd’hui, je ne ferme pas la porte.
SP – Que dirais-tu à une personne qui hésite à se lancer dans l’aventure pour la convaincre d’aller de l’avant?
CC – Une telle expérience est unique et nous fait vivre des moments magiques. L’esprit d’équipe est très fort, la solidarité dans le groupe entre les participants et les guides est extraordinaire. On est très bien encadré, on se sent en sécurité même si on est à l’autre bout du monde et qu’on est bien petit sur cette grande montagne.
SP – Cette aventure a-t-elle changé quelque chose dans ta vie? Si oui, quoi?
CC – Je ne dirais pas que cette aventure a changé ma vie, mais cette expérience est la plus marquante de tout ce que j’ai vécu à ce jour. J’y pense souvent. L’instant qui est à jamais gravé dans ma mémoire est celui où j’ai vu la fameuse pancarte du sommet apparaître devant nous au lever du soleil. C’était l’aboutissement de notre aventure : un moment inoubliable!
SP – As-tu d’autres projets à plus ou moins long terme?
CC – C’est sûr que j’aimerais faire l’ascension d’autres grosses montagnes, mais je n’ai pas de projets précis pour le moment. Le Kilimandjaro culmine à 5 895 m d’altitude, alors j’aimerais passer le cap des 6 000 m un jour. J’ai également en tête des montagnes un peu moins hautes mais mythiques : le Mont Blanc, en France, et le Machu Picchu, au Pérou, entre autres…
Pour en savoir plus sur le Défi Kilimandjaro SP.